| Et l'On Décline Lentement... | [R]

[ PINK PANTHER / Chàrcoal NÏVAN ]

Musique d'Ambiance I love you

Et l'On Décline Lentement... >

< ...Petit à petit. Chaque jour. Chaque minute. Chaque seconde. Tout le temps qui passe, ce temps qui nous rapproche inlassablement de notre but final. Qui nous amène vers l'inévitable, tranquillement, comme si de rien était et puis un jour, lorsqu'on s'y attend le moins, c'est fini. Tu croyais avoir le temps, que tous tes projets pouvaient attendre et tu t'aperçois que tu t'es trompé, que c'est trop tard. La Mort. Qu'es-ce que c'est après tout ? Personne ne le sait. On découvre tout seul mais on garde tout pour soi. Incapable de partager cette découverte, de rassurer les autres. Vivre dans l'angoisse, avec un boule au creux du ventre. Avoir peur de la fin. Être ravi du commencement. C'est étrange et terriblement préoccupant. Tenter d'oublier toute cette anxiété et vivre. Vivre autant qu'on peut. Espérer chaque jour que demain on sera encore là pour voir l'aube se lever. Et surtout, profiter de chaque instant qui passe.

< Le ciel avait pris, comme chaque matin, cette superbe couleur orangée. Dans la fraîcheur de l'aube, sous les doux rayons printaniers qui éveillaient doucement la Jungle Herbeuse de Celoniel, une silhouette brunette avançait paisiblement, la démarche souple et naturelle, sa tête arabesque se dressant fièrement au-dessus de ses épaules, le nez au vent, celui-ci caressant son corps svelte avec une délicate attention. Ses crins ébènes dansaient avec légèreté sur son front et son encolure, voilant parfois son regard pétillant et glissant sur les méandres de sa fine encolure. Que dire ? Rien. Taisez-vous. Il n'y a rien à dire. La perfection ? Non, probablement pas mais pas besoin de le cacher. Assumer ses défauts, les mettre en valeur, jouer de ses atouts. Tout cela, la Baie le maîtrisait parfaitement. Un petit plus qui faisait parti d'elle. Un ronflottement ténu s'échappa de ses naseaux satinés. Un coup d'oeil à droite, un autre à gauche. Le silence lui emplissait douceureusement les oreilles. Quel calme... Elle se risqua à fermer les yeux une seconde. Deux. Trois. Tout compte fait, elle les laissa clos. Le risque de rencontrer quelque chose ou quelqu'un ne lui faisait pas peur. Son coeur s'accéléra dans son poitrail, l'adrénaline parcourant ses veines. Elle avait une envie folle d'une rencontre inattendue, inoubliable, mémorable... Le martèlement de ses sabots atténué par l'herbe humide l'accompagnait paisiblement. Que se passerait-il ensuite ?

Invité

D'abords surpris l'étalon s'était ensuite laissé aller a suivre un des chemins de terre battue. D'un pas lasse et nonchalant, ses crins se balançant doucement au rythme de son allure de promenade, il suivait sans vraiment réfléchir la piste qui courait entre les arbres et autre végétaux insolites de la jungle. Il faisais partit de ces "nouveaux", venue d'ailleurs parfois de loin ou de prés, chacun avec une histoire a lui, une histoire différente des autres, une histoire triste, une histoire joyeuse a vous de voir. Chàrcoal Nïvan parcourait ce lieu pour la première fois. Tel un jeune enfant que sa mère emmène au zoo, il observait tout avec une certaine curiosité. Les naseaux frémissants se penchait en avant pour frôler une écorce ou ne serait-ce que l'herbe rase. Les sensations nouvelles lui arrachaient parfois un léger frisson mais il continuait, se délectant de ses découvertes. Comme il aurait pu paraitre infantile, immature mais au contraire. Le jeune étalon aux airs d'ibérique n'étaient pas un sage, mais il n'était pas simple d'esprit et savais tirer leçons de toutes situations. C'est comme ça qu'il avait appris seul a se méfier du serpent qui dors ou de la chaleur étouffante et lourde qui annonce un orage. Tout ces petits détails que souvent l'on néglige, mais qui lui, il avait retenue. Personne n'avais était là pour lui apprendre a différencier le dangereux if de la délicieuse luzerne. Certes il avais reçu une légère éducation mais le destin l'avais arraché aux siens. Triste sort, qu'étaient-ils tout devenue après cela ? Il l'ignorait en souffrait mais le cachait. C'est ce que certain appelle la fierté, d'autres l'égoïsme. Ce n'est pas a moi de décidez, fait vous votre propre opinion sur la question et revenons a notre petit Chàrcoal. Celui-ci dérivais toujours au gré du sentier qui s'enfonçait avec une détermination parmi la végétation de plus en plus dense. Et lui, continuait a s'intéresser a ce nouvel environnement. Peut être aurait-il du faire plus attention. Brusquement quelque chose le percuta a la croupe. Le bel étalon en oublia ses fleurettes et fit volte face pour voir ce qui avais osé le toucher. Ra le contact, répugnant de son point de vue ! La vue d'une jolie jument a la robe baie clama ses ardeurs et l'excitation redescendit. Elle lui rapellait quelqu'un de disparut. Simple coïncidence, détournant les yeux maladroitement il ne dis rien.

< Son pas allègre et cadencé l'avait entraîné, sans qu'elle s'en apercevoir, sur les traces d'un second équidé qui, tout comme elle, savourait cet instant de calme et de pure sérénité. Elle avait sentie son odeur masculine et corsée, ses naseaux s'étaient infimement pinçée à cette effluve inconnue. Il y avait quelqu'un. Etait-il proche, était-il loin ? Elle l'ignorait mais cela l'importait peu. Ce fut le cas jusqu'à ce qu'elle percute la croupe musclée de l'Inconnu. Surprise, elle ouvrit les yeux et la lumière aveuglante du jour l'éblouit sans ménagement. Ne pouvant lever les yeux vers la tête de l'étalon, elle parcourut le corps gris et athlétique de celui-ci. Quand enfin, elle fut habituée à la lumière, elle lever son regard brun vers lui. Parcourir ses traits, s'attarder sur quelques détails singuliers, apprendre à le reconnaître mais surtout, ne pas se perdre dans son regard, aussi profond soit-il. Elle mit tout cela à execution, ces quelques manières routinières un peu trop banales au goût de certains, indispensable pour elle puis, sa bouche s'entrouvrit et sa voix s'échappa, fluette et caressante:
" Excusez-moi, je ne vous avez pas vu..."
Quelques mots d'excuses, les plus courants certes, mais toujours aussi efficaces. D'après elle du moins, peut-être cela ne suffirait-il pas au Grand Gris qui se tenait devant elle. La simplicité même. Voila qui était Howl's. Rechercher l'efficacité sans chercher à faire compliquer. Pourquoi fallait-il toujours tout compliquer ? Une idée si stupide...
Un sourire apparut sur ses lèvres sombres, éclairant son visage et ses traits fins et délicats. Ses yeux poudrés d'argent demeuraient fixes, observant ceux du mâle. Daignerait-il dire quelque chose ? Probablement mais peut-être n'aimait-il pas s'exprimer inutilement. Dans ce cas, ils auraient bien plus de points communs qu'on ne pouvait le croire à première vue. Le silence. Cela était, d'après September, une bien belle invention. Le calme, la douceur, la tranquilité... Tout cela à la fois. Elle détourna enfin son regard, ne voulant pas se montrer trop indiscrète voir trop insistante, cela pouvait être très destabilisant. Quoi que, elle avait l'impression que rien ne pouvait le destabiliser. Elle observa les alentours. Un oiseau trop euphorique attama un air inconnu et festif. Trop festif. Troublant l'environnement de la Brunette, cette dernière eut une envie folle de le faire mais ne fit que lui jeter un regard froid et un frisson lui parcourut le dos.